Eldorado. Bouli Lanners

Bouli Lanners, EldoradoL’on se souviendra longtemps de cette terre belge, de ses forêts, de ses rivières, et aussi de son ciel, de ses lumières et de ses nuages aux nuances infinies. Bouli Lanners a, selon son expression, « repoussé les frontières » de son petit pays et a donné à son road movie la splendeur des grands espaces nord-américains avec la subtilité des maîtres flamands. Immédiatement, les dons du réalisateur crèvent l’écran : son sens du graphisme, son goût pour l’étrangeté, son talent pour faire surgir l’inattendu, l’humour, le surréalisme, et soudain l’émotion. Quant à l’acteur, il a non seulement un visage et une corpulence bien à lui mais encore une façon de se mouvoir, de parler et de regarder, bref ce qu’on appelle une présence.
Il n’a pas l’air, comme ça, avec son histoire de revendeur de « belles américaines » qui un soir trouve sous son lit Didier, un voleur à la petite semaine qu’il finit par embarquer dans sa Chevrolet. Les rencontres et les situations cocasses se succèdent ; mine de rien, les personnages se dessinent, une relation se noue, les blessures refont surface, le passé vient retourner les coeurs, à l’image du jardin de la mère de Didier que les deux hommes bêchent dans une magnifique scène. Transmission, humanisme, culpabilité, il y a tout cela dans l‘Eldorado de Bouli Lanners, mais il y a aussi l’élégance d’un cinéaste qui économise les dialogues, choisit soigneusement ses plans et caresse les demi-teintes avec une singulière douceur.

Eldorado. Bouli Lanners
Avec Bouli Lanners, Fabrice Adde, Philippe Nahon
Durée 1 h 15

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