Le site est bien caché dans la campagne narbonnaise plantée de vergers et de vignes, encore embellie par le canal du Midi et ses canaux latéraux, ses platanes et ses cyprès. Peu de publicité pour cet ancien village de potiers gallo-romain situé à 12 km de la ville natale de Charles Trenet, qui mérite pourtant largement le détour.
Mis à jour lors de fouilles de 1976 à 1997, l’ancien atelier de potiers fut actif du I° au III° siècle de notre ère. Narbonne était alors un grand port de l’Empire et le centre d’une importante activité économique. L’artisanat et la culture de la vigne et de l’olivier prospéraient dans cette province romaine. Et grâce à des ressources naturelles abondantes (argile, eau et bois), l’atelier a pu se développer considérablement.
Le musée inauguré fin 1992 raconte ce passionnant moment d’histoire : contexte, éléments de culture, et bien sûr processus de fabrication des poteries : amphores pour le transport du vin (aux lignes magnifiques), mais aussi pièces de vaisselle et de construction telles que la brique et la tuile. La clarté du propos et de la présentation des objets permet de « parler » à tous les publics.
La partie muséale, resserrée, se prolonge in situ par une visite des vestiges en surplomb, guidés par des plans pour mieux comprendre ce que l’on voit, et par des écrans tactiles qui présentent en « réalité augmentée » les différentes constructions de l’atelier : fours, bâtiments, puits…
La suite du parcours n’est pas moins concrète, avec la restitution du village des potiers : en longeant l’aqueduc, on visite le four à pain, les petits et grands fours de cuisson (qui devaient monter à près de 1000 degrés) et enfin les habitations. Construction en briques, bois, tuile et chaume, vaisselle, amphores, vanneries,… Tout y est !
En se promenant sur l’ensemble du site, tous sens en éveil, y compris l’odorat et le toucher, on s’attarde dans l‘arboretum et le jardin. Le premier présente les essences d’arbres utilisés pour la cuisson des poteries. Le second regroupe 160 espèces de légumes et de plantes, toutes présentes pendant l’Antiquité. Ils ont été recréés à partir de l’étude des charbons de bois retrouvés pendant les fouilles. Des panneaux disséminés le long du chemin délivrent aux curieux des explications botaniques.
Last but not least, une surprise attend le visiteur en fin de parcours : une drôle de sculpture musicale faite d’argile. Baptisée « Heureux passage », elle est l’œuvre d’Ivan Levasseur, céramiste, musicologue, poète et conteur. Le carillon de cloches et le céramophone installés sur cette porte musicale permettent de découvrir les possibilités acoustiques – inattendues ! – de l’argile. On se demande si les Gallo-romains faisaient de même avec leurs poteries…
Musée-site gallo-romain, centre culturel
Allée des Potiers, 11590 Sallèles-d’Aude, tel. 04 68 46 89 48
Ouvert TLJ sf le lundi, consulter les horaires sur le site
Entrée 5 euros (TR 3 euros)
Consulter également le programme des activités pour petits et grands