Michèle Guigon se souvient de son enfance dans l’Est de la France et de ses jeunes années, que l’on perd toujours un peu ; elle raconte la maladie, affronte l’idée de la mort et regarde la vie telle qu’elle est. Sans illusion mais avec gratitude, c’est-à-dire avec beaucoup d’amour, pour distiller, avec élégance mais conviction, une délicate philosophie de vie : « Grandir, vieillir… c’est toujours apprendre à perdre ». Mais apprendre, quel mot merveilleux…
Seule en scène, Michèle Guigon, comédienne aux multiples talents – auteur et musicienne notamment – vagabonde ainsi du temps où les « les grandes personnes sont vraiment très grandes » à l’âge où les titres et les noms propres se dérobent, chassés loin du bout de la langue par une mémoire infidèle. Le passage du temps, la traversée de la maladie, elle les évoque frontalement mais sans heurter jamais, avec pour partenaires son humour doux-amer, ses facéties de clown et sa grande sensibilité.
Près d’une heure et demie durant, on reste suspendu à ses lèvres, à son joli minois et à sa longue silhouette, attentifs à son magnifique sourire qui parfois se voile de mélancolie, à son accordéon dont elle fait surgir de poignantes mélodies. Ses chansons elles aussi sonnent justes et touchent en plein cœur, tant ce qu’elles racontent est universel, finement vu et dit simplement.
La vie va où ?…
De et par Michèle Guigon
Mise en scène et coécriture : Susy Firth
Collaboration artistique : Anne Artigau
Lumières : Marie Vincent
Théâtre Lucernaire
A 19 h, du mardi au samedi
Places 22 € (TR 15 €)