En se baladant sur les routes de l’Ariège, on ne peut louper, juste avant d’arriver à Saint-Girons, sur le coteau de la la rive droite du Salat, la petite ville de Saint-Lizier.
Si son Palais des Papes s’étale avec superbe, sa cathédrale romane, elle, est presque dissimulée. On aperçoit à peine son clocher octogonal du XIVème siècle, au style pourtant particulier, dit toulousain.
Que ce coup d’oeil soit une invite à aller découvrir la cité d’origine gallo-romaine, devenue plus tard capitale religieuse du Couserans, blottie au pied des Pyrénées.
L’édifice roman abrite de magnifiques fresques, attribuées au Maître de Pedret, artiste anonyme espagnol auteur de nombreuses fresques murales, et probablement réalisées avant la consécration de la cathédrale en 1117.
Le cloître gothico-roman à deux étages est adorable de simplicité, avec ses fines colonnes en marbre surmontées de chapiteaux décorés à détailler très tranquillement.
Si par bonheur cette flânerie tombe fin juillet-début août, le visiteur sera surpris, en cette contrée belle mais sauvage, de voir entrer, en début de soirée, des musiciens vêtus de noir et se réunir, avec une joie toute intime, une petite foule de mélomanes fidèles : ce sont pour la plupart les mêmes que ceux de l’année dernière et pour certains, on le jurerait, les mêmes depuis plus de trente ans.
Le festival de musique de Saint-Lizier en Couserans, pour cette 36ème édition, a la promotion toujours aussi discrète, un affichage inexistant, un site internet réduit à sa plus simple expression.
Peu importe, en ce 9 août 2007, pour le dernier concert de la saison, comme pour les précédents, la cathédrale est pleine.
Et c’est à des Schubertiades (1), thème exclusif du festival 2007, que le public répond à nouveau présent.
Programme particulièrement raffiné ce soir-là : entrée très convaincante, avec la Sonate en la mineur pour arpeggione et pianoforte, interprétée sur instruments historiques par Christophe Coin – fondateur du Quatuor Mosaïques, directeur artistique de l’Ensemble baroque de Limoges – et David Lively, le directeur artistique du festival, suivi d’une romantissime Fantaisie en do « Wanderer » pour pianoforte, avant de finir par le bel ensemble associant Christophe Coin à l’arpeggione et le Quator Terpsycordes (Genève) pour un Quintette à cordes en ut majeur.
A l’entracte, pendant qu’une partie du public se désaltérait à la terrasse qui fait face au portail de la cathédrale, l’autre déambulait dans le cloître délicatement mis en lumière.
Il paraît que certains soirs, David Lively y organise de façon impromptue quelque passionnante causerie.
Douce, joyeuse et belle ambiance.
Festival de Saint-Lizier en Couserans
tél. : 05 61 66 67 89
mél. : festival-de-saint-lizier@worldonline.fr
Places : 15 € à 35 € (TR : 10 € à 30 €). Abonnements.
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(1) nom donné aux soirées au cours desquelles les amis de Schubert se réunissaient autour de l’artiste pour écouter ses créations