Du rouge dans la ville rose… Andreossi a visité cette exposition à voir Toulouse jusqu’au 22 mars prochain : on dirait qu’elle est aussi intéressante que belle !
C’est un mur à fresque tout neuf qui ouvre l’exposition, d’un beau rouge pour ce qui est de l’uni, orné de végétaux verts et d’échassiers blancs pour la frise du bas, et rythmé par des candélabres sur fond noir. Une vidéo nous dévoile les jours de travail des deux fresquistes pour la réalisation de ce panneau à la mode romaine des « tectoria », qui demande une longue préparation des murs avant de passer l’épais enduit de fond, puis les motifs au pinceau1.
On apprécie d’autant mieux ensuite ces vestiges de murs peints, souvent de très bonne qualité, provenant de maisons particulières de Pompéi, Herculanum, Boscoreale découverts sous la cendre du Vésuve, ou des intérieurs des demeures riches de la Narbonnaise ou de l’Aquitaine. Une maquette de villa où sont reproduites les fresques nous donne l’envie impérieuse d’aller vivre dans une de ces résidences pour profiter des couleurs des chambres et pièces de réception et des chuchotements de l’eau des bassins.
L’exposition présente les différents styles « pompéiens ». Au style de décor en trompe l’œil, riche en éléments architecturaux simulés, succède celui des grands aplats de couleur unie, avec parfois de petits tableaux au centre, scènes encadrées à la manière de nos toiles accrochées aux murs. Les décors se font beaucoup plus fins dans le style suivant, avec guirlandes festonnées, où l’on distingue des fleurs, des oiseaux aux traits précis.
La thématique de ces peintures fait la part belle, bien sûr, à la mythologie. Apollon et les muses, ou Dionysos, ont un certain succès, mais l’on s’amusera du « Jugement de Salomon », dans une version parodique où les personnages sont représentés sous la forme de caricatures (grosses têtes et petits corps), de « L’enfance de Bacchus », succession de scènes dionysiaques, ou des « amours à la chasse », petits tableaux qui font penser à nos bandes dessinées. Mais on peut y trouver aussi des paysages, des masques, des portraits qui semblent individualisés ou des natures mortes.
Bref si la matière est de son époque, et nous séduit pour cela, on s’aperçoit que les thématiques ont eu une très longue vie dans l’histoire de l’art, malgré la parenthèse de l’art chrétien. Ces romains nous sont fort proches.
L’empire de la couleur. De Pompéi au sud des Gaules
1 ter, place Saint-Sernin – 31000 Toulouse
Ouvert tous les jours de 10 h à 18 h
Jusqu’au 22 mars 2015
1 Une excellente vidéo est à voir sur le site : http://saintraymond.toulouse.fr/Tectoria-Romana_a638.html