Elles sont fraîches, souriantes, vives, riantes. Et surtout : elles sont magnifiquement belles.
Leur port d’attache ? Un salon de beauté à Beyrouth, où elles travaillent, viennent se faire coiffer, manucurer, épiler – aïe, avec ce fameux caramel !
Ce qui les occupe, les surprend, les réunit : l’amour.
L’amour qui inquiète, quand il oblige à agrafer son col et ôter ses boucles d’oreilles pour aller dîner dans sa future belle-famille, et, à la veille du mariage, à retrouver à un hymen tout neuf…
L’amour qui se fait silencieux lorsque le coup de foudre frappe deux femmes mais que les codes sociaux n’autorisent que la sensualité d’un shampoing.
L’amour qui se fait souffrance lorsqu’il a pour décor une voiture cachée dans un terrain vague et pour musique la sonnerie du téléphone ou du klaxon qui annoncent les quelques instants volés de l’adultère amoureux.
Et puis, il y a ce flic qui rôde autour du salon de beauté, avec sa liasse de contraventions toujours prête, mais qui zieute doucement la superbe Layale, et qui est beau comme un acteur du cinéma en noir et blanc.
Autour de ces jeunes femmes, il y a aussi celles pour qui le temps a passé ; tante Rosa, qui est restée vieille fille mais n’a rien perdu de son charme infini ; et la "comédienne" qui, de liftings en brushings excentriques, voudrait faire croire qu’elle est encore en âge d’être indisposée…
En contrepoint des rigidités et des contraintes de la société libanaise – au carrefour de la modernité et des traditions : la solidarité féminine, la complicité, la tendresse.
Histoires d’amour et d’amitié, Caramel nous montre de magnifiques portraits de femmes, qui, à certains égards, pourraient se retrouver dans bien d’autres villes que Beyrouth.
Cette comédie provoque le rire gai et franc au détour d’une réplique ou d’une situation inattendue.
Mais c’est aussi un film-coup de coeur, qui nous émeut profondément par la grâce de ses personnages, et de très belles scènes loin d’être convenues.
Caramel
De Nadine Labaki
Avec Nadine Labaki, Yasmine Al Masri, Joanna Moukarzel, Gisèle Aouad
Durée 1 h 35
Nadine Labaki, âgée de 31 ans, est réalisatrice de films et de publicités au Liban. Caramel est son premier long-métrage.