L’exposition présente quelques cent vingt œuvres, dont quatre-vingt-neuf peintures, des gravures, des esquisses, et même des tapisseries, qui décoraient les édifices religieux parisiens au XVIIème siècle et qui furent dispersées à la Révolution puis envoyées dans les musées de province.
D’une richesse exceptionnelle, elle réunit tous les plus grands peintres français de l’époque, nous faisant remonter par le même occasion l’histoire du Grand Siècle.
Très lisible, le parcours commence par trois salles chronologiques.
Entre 1585 et 1630, les règnes d’Henri IV puis de Marie de Medicis voient la ville prospérer tant sur le plan économique que spirituel, avec le mouvement de la Contre-Réforme catholique, période où s’installent de nouveaux ordres religieux et où sont construits de nombreux édifices. Le style est encore marqué par le maniérisme du XVIème siècle, sous les pinceaux de Quentin Varin et de Georges Lallemant.
Avec le très pieux Louis XIII puis la régence d’Anne d’Autriche, c’est l’âge d’or de la peinture religieuse, sous la domination de Simon Vouet qui, après son séjour en Italie, développe à Paris une peinture monumentale, lyrique, à la palette claire, tandis que Poussin, Champaigne, Le Sueur ou La Hyre imposeront une peinture plus sobre aux compositions solides, mouvement appelé "atticisme parisien".
Enfin, à partir de 1680, avec le règne de Louis XIV qui entreprendra de vastes chantiers comme celui des Invalides et fera de Charles Le Brun son premier peintre, vient le temps du classicisme.
La suite du parcours est organisée en thèmes : les chapelles privées dans les églises, les tapisseries, les Mays de Notre-Dame, l’abbaye du Val-de-Grâce, les Invalides.
Au fil de la visite, l’on se laisse porter par le plaisir des yeux comme par l’émotion suscitée par certaines représentations pleines de sensibilité invitant au recueillement : ici, la très baroque Adoration des Mages de Claude Vignon, là l’éblouissante Apparition du nom divin à quatre saints de Simon Vouet, plus loin le touchant Songe d’Elie du "janséniste" Philippe de Champaigne, tableau qui ornait le Réfectoire du Val-de-Grâce.
La dernière salle, consacrée à la toute fin du Grand Siècle, montre le vide laissé par Charles Le Brun et Mignard : ces œuvres de moindre facture laissent à penser qu’avec leur disparition une page faste de l’histoire de la peinture française a alors été tournée.
Les couleurs du ciel
Musée Carnavalet
23, rue de Sévigné – 75003 Paris
Ouvert tous les jours sauf les lundis et jours fériés de 10h à 18h
Jusqu’au 24 février 2013
Entrée : 7€ / 5€