De Miró à Warhol. La Collection Berardo à Paris

Ernst, Musée du Luxembourg, expo Miro à WarholL’exposition présente une sélection issue de l’ensemble de 862 oeuvres que le grand entrepreneur portugais José Berardo a mis à la disposition du Centre Culturel de Bélem à Lisbonne depuis juin 2007.

Les soixante-quatorze tableaux, dessins et sculptures visibles au Musée du Luxembourg à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 22 février 2009 permettent de traverser les principaux mouvements picturaux du XXème siècle, Berardo ayant constitué à partir du début des années 1990 une très riche collection d’art moderne, tant européen qu’américain.

Le parcours se découpe sobrement en quatre parties : Dada et le surréalisme (autour de Miró, Magritte, Chirico, Masson, Ernst, Breton, Tanguy, Dali…) ; l’abstraction géométrique en Europe dans l’entre-deux-guerres (Mondrian, Gonzales, Vantongerloo…) ; le Pop Art américain (Warhol, Lichtenstein et autres Tinguely) et le Nouveau réalisme français (Klein, Villeglé notamment) ; les recherches de l’après-guerre, avec Vieria da Silva, Jean-Paul Riopelle, mais aussi Joan Mitchell ou Pierre Soulages.
Cette chronologie est précédée d’une "mise en bouche" donnant le goût et l’esprit de la collection de José Berardo : éclectisme haut de gamme, avec Pollock, Picasso et Nicolas de Staël côte à côte, tandis que le peintre portugais Amadéo de Souza-Cardoso est également mis à l’honneur.

Si l’exposition, didactique, ne prétend à une quelconque exhaustivité, cette judicieuse sélection permet de confronter et regrouper un grand nombre d’artistes qui furent les acteurs des révolutions artistiques des années 1910 aux années 1960.
Une, deux œuvres maximum de chaque peintre ou sculpteur suffisent à souligner le bouillonnement, la frénésie, voire la compétition dans cette soif de renouveler la peinture, entre figuration bousculée, abstractions, non figurations ou encore peintures gestuelles : il s’agissait, de toutes ces manières, d’en finir avec un système de représentation hérité de la Renaissance.

L’aperçu d’ensemble donne vraiment envie d’aller visiter le musée José Berardo à Lisbonne, bénéficiaire de sa collection pendant dix ans (au bout de ce délai l’Etat aura une option d’achat exclusive). En attendant, l’inlassable collectionneur continue d’amasser oeuvres d’art moderne mais aussi d’arts africain et brésilien, de mobilier Art déco, azulejos, minéraux, faïences, étains, et même des collections botaniques (que l’on peut voir au Montepalace à Madère). Son but à chaque fois ? "Garder la mémoire d’une culture". On dirait que l’entreprise a plutôt bien commencé…

De Miró à Warhol. La Collection Berardo à Paris
Musée du Luxembourg
19 rue de Vaugirard – Paris 6ème
Du 16 octobre 2008 au 22 février 2009
Horaires d’ouverture : lun., ven., sam., de 10 h 30 à 22 h
mar., mer., jeu., de 10 h 30 à 19 h et dim.et jours fériés de 9 h 30 à 19 h
Entrée 11 € (TR de 6 € à 9 €)

Image : Max Ernst Coquilles-fleurs, 1929, huile sur toile – Musée Collection Berardo, Lisbonne © Adagp, Paris, 2008

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