La Veillée des Abysses. James Thierrée

La veillée des abysses au théâtre du Rond PointAprès La Symphonie du Hanneton en 2005 puis Au revoir parapluie, l’an dernier au théâtre de la Ville, James Thierrée revient cet hiver au théâtre du Rond-Point avec La Veillée des Abysses, un spectacle créé en 2004.

Le vent souffle, soulève un grand voile blanc figurant la neige, le sable, l’eau. Cinq personnages, trois hommes et deux femmes luttent contre cette vague, qui finit par les recouvrir avant de s’éteindre. Les personnages relèvent le drap blanc, se remettent debout : la veillée peut commencer. Vieux fauteuils, paravents, guéridons, lampes de table, velours, étoffes usées. Un très haut portail en fer forgé et, au plafond, une immense roue en fer ouvragé, comme une grand lustre, une couronne. Là, les cinq protagonistes ne vont cesser de jouer, danser, sauter.
Il y a de la cabriole, du prodige acrobatique et même du piano et du chant. Mais nulle démonstration pour autant. Car à l’image de James Thierrée faisant le mime (on croit voir son grand-père), le spectacle reste toujours à hauteur d’homme, sensible.

James Thierrée au théâtre du Rond Point dans la Veillée des Abysses Tout n’est que rondeur et douceur, les corps coulent et épousent les choses pour le plaisir du mouvement, de la fluidité et de la sensualité. Le jeu et la poésie pure sont seuls maîtres à bord et semblent pouvoir suspendre le temps. James Thierrée nous parle d’un monde ancien, familier et chaleureux ; nous parle de l’enfance et des ses contes. Lorsqu’il s’élance vers le lustre au plafond comme un génie volant, on croirait voir une étoile filante.
Une fois de plus, à une salle comble, il aura offert, une heure trente durant, un moment de magie, l’essence du ravissement.

La Veillée des Abysses
Mise en scène James Thierrée
Avec Raphaëlle Boitel, Niklas Ek, Thiago Martins, Uma Ysamat, James Thierrée
Son : Thomas Delot, lumière : Jérôme Sabre
Costumes : Victoria Chaplin et Cidalia Da Costa
Jusqu’au 4 janvier 2009
Théâtre du Rond-Point
2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt – Paris 8ème
A 20 h 30, dimanche à 15 h
Durée 1 h 30
Places de 10 € à 33 €

Images : La Veillée des abysses © Richard Haughton

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Au revoir parapluie. James Thierrée

Au revoir parapluieJames Thierrée et sa Compagnie du Hanneton sont de retour à Paris avec Au revoir parapluie, un très beau spectacle donné au Théâtre de la Ville jusqu’au 30 mai avant de repartir en tournée en France et à l’étranger.

Avec pour fil conducteur une histoire de pertes et de retrouvailles successives, Au revoir parapluie est une suite de tableaux où les arts se mêlent avec grâce : si James Thierré, enfant du cirque, est un clown, un mime et un acrobate formidable, il est aussi un danseur et un poète.

Entouré de quatre complices, il crée une ambiance, un monde à partir d’idées simples et inventives.

D’immenses cordages suspendus à un crochet sont ainsi au centre du spectacle.
Les personnages se glissent à l’intérieur pour s’y cacher, en sortir comme du creux d’un arbre avant d’y disparaître à nouveau. Ils s’y agrippent, en descendent, remontent, s’y retrouvent. Les cordes se serrent, se soulèvent, s’étalent en un simple mur d’escalade propice à toutes les acrobaties.
Multiples et mouvantes, les cordes blanches prennent la lumière et ondulent, en une merveilleuse matière poétique.

L’étoffe se fait carmin, prête au jeu, aux transformations et aux dissimulations.
Les corps créent l’humour, les jambes prennent leur autonomie, tantôt ne voulant obéir au tronc, tantôt s’emballant sans moyen de contrôle.
L’ossature d’un rocking-chair devient le partenaire idéal d’une danse en cercles et volutes fascinante …

Enfin, la grande voile-rideau de scène, crevée en un mouvement époustouflant à l’ouverture du spectacle, devient chapiteau dans le tableau final, clôturant Au revoir parapluie en un émouvant hommage au cirque, aux origines, certainement aux magnifiques parents de James.
Victoria Chaplin et Jean-Batpiste Thierrée peuvent être fiers.

Le travail de James Thierrée a été salué cette année encore par le jury des Molières, qui vient de lui décerner le prix du meilleur spectacle en région.

Au revoir parapluie. James Thierrée
Création la Compagnie du Hanneton
Avec Kaori Ito, Magnus Jokobsson, Satchie Noro, Maria Sendow et James Thierrée
Costumes Victoria Thierrée et Manon Gignoux
Lumières Jérôme Sabre, son Thomas Delot
Théâtre de la Ville – 2 place du Châtelet, Paris 4ème
Jusqu’au 30 mai 2007
Locations et renseignements 01 42 74 22 77

Puis en tournée à partir du mois d’octobre : du 4 au 7 à l’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône, les 9 et 10 au Théâtre de Sartrouville, les 12 et 13 à l’Espace Jacques Prévert d’Aulnay-sous-Bois, les 19 et 20 au Théâtre André Malraux de Rueil-Malmaison, du 29 oct au 10 nov Sadlers Wells Theatre à Londres, du 20 au 30 nov Shakespeare Theater à Chicago et du 3 au 18 déc Brooklyn Academy of Music New York

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