La Grande Bellezza. Paolo Sorrentino

Paolo Sorrentino, La Grande BellezzaRome, ses précieux vestiges et ses fastueux palais issus d’un passé vénéré, où s’admirent le rouge cardinal et la blancheur des cornettes, le tombé impeccable des costumes et l’éclat des robes du soir. Et encore : la douceur du soleil au couchant, le scintillement des fontaines au midi, l’ombre rassurante des pins des collines.

Si de ce rêve, Paolo Sorrentino fait une parade incroyable, c’est pour mieux révéler l’envers du décor.

Jep Gambardella est un homme à qui la vie a réussi : à 65 ans, il est à Rome le plus grand des mondains. Auteur d’un unique roman il y a plus de quarante ans, il est devenu un grand journaliste culturel dans un quotidien de renom. Richissime, il fréquente tout ce que Rome compte d’argenté, de célèbre et de snob.
Il se couche quand le jour se lève, après avoir devisé cyniquement avec ses amis, dansé un peu, pas mal bu et fumé plus encore, fait l’amour parfois.
Mais de performances artistiques fumeuses en nuits éblouissantes, Jep finit par se retrouvé rattrapé par la superficialité de toute son existence. A l’heure du bilan, quels fruits récolte-t-il de sa vie, qu’a-t-il créé, quelles ont été ses émotions, que laissera-t-il enfin ?

Rarement la vacuité de l’existence aura été montrée avec un tel éclat. Revenu de tout, Jep hante un monde où s’affrontent des ego épuisés de prétention, où seuls l’apparence, l’argent et le sexe font office de valeurs. La religion n’échappe pas à cette mascarade et le mépris de l’humain, de l’effort et des sentiments véritables a quelque chose de glaçant.
Magistralement interprété par Toni Servillo, virtuosement mis en scène par le réalisateur de Il Divo, La Grande Bellezza, conquête chimérique de son héros, est un coup de poing qui frappe d’autant plus fort qu’il a pour décor une Ville Éternelle que l’on croyait intouchable.

La Grande Bellezza
Paolo Sorrentino
Avec Toni Servillo, Carlo Verdone, Sabrina Ferilli
Durée 2 h 22
Sorti en salles le 22 mai 2013

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