A la fin de l’année 1957, alors âgé de 59 ans, Eugène Delacroix s’installe au 6, rue de Furstenberg dans le 6ème arrondissement, afin de se rapprocher de Saint-Sulpice dont il est chargé de décorer une chapelle (la chapelle des Saints-Anges).
L’artiste, malade, quitte alors la rue Notre-Dame-de-Lorette, où il habitait depuis 1844 mais désormais trop éloignée de l’église et, derrière l’appartement de la rue de Furstenberg, fait construire un atelier donnant sur un jardin privatif.
Grâce à la Société des amis d’Eugène Delacroix créée à l’initiative notamment des peintres Maurice Denis et Paul Signac, en 1932 les lieux son sauvés de la destruction pour fonder plus tard un musée, qui en 1971 devient musée national. Depuis 2004, il est rattaché au Louvre.
L’exposition Des fleurs en hiver visible jusqu’au 18 mars est l’occasion de découvrir ou de redécouvrir l’endroit, dissimulé entre les jolies boutiques d’étoffes d’ameublement de la place.
A l’intérieur, tout est charmant, intime, présenté avec goût.
Mêlées à des pièces de la collection permanente, les œuvres choisies pour l’exposition investissent aussi bien l’appartement que l’atelier de l’artiste.
Aux côtés des aquarelles, pastels et tableaux du peintre sont présentées des œuvres de deux artistes contemporains, Jean-Michel Othoniel, le célèbre auteur de l’entrée de la station de métro Palais-Royal et le céramiste Johan Creten.
L’ensemble est très réussi car leurs œuvres, non directement inspirées de celles de Delacroix, mais unies à elles par leur thème, les complètent merveilleusement en donnant un coup de jeune aux bouquets du peintre romantique, splendides mais aux teintes quelque peu automnales.
Si les spectaculaires guirlandes en boules de verre miroité de Jean-Michel Othoniel ne surprennent pas, en revanche l’on découvre les planches de son Herbier merveilleux (le livre a été édité chez Actes Sud en 2008), composées comme des enluminures du Moyen-Age, où chaque fleur ou plante est accompagnée d’un texte rappelant leur symbolique antique, religieuse ou laïque.
Quant aux sculptures de Johan Creten, Odor di femmina, elles sont parfois explicitement érotiques et toujours aussi flamboyantes que les plus beaux bouquets.
Le parcours est celui d’une visite un peu entre soi, offrant une parenthèse fleurie au milieu de l’hiver, un moment de calme et hors du temps au cœur de l’agitation du quartier Saint-Germain-des-Prés, en un mot une délicieuse et délicate pause romantique.
Des Fleurs en hiver, Delacroix – Othoniel -Creten
Musée national Eugène Delacroix
6 rue de Furstenberg – 75 006 Paris
Métro : Saint-Germain-des-Prés / Mabillon
Bus : 39, 63, 70, 86, 95, 96
TLJ sauf les mardis, de 9h30 à 17h00 (fermeture des caisses à 16h30)
Billet d’entrée à l’exposition : 7€
Billet jumelé Louvre – Delacroix valable toute la journée pour la visite de l’exposition du musée Delacroix et des collections du musée du Louvre : 11 €
Jusqu’au 18 mars 2013
Image : Corbeille de fleurs,Eugène Delacroix, Palais de Lille ©RMN-GP/ René-Gabriel Ojéda