De Rubens à Van Dyck à la Pinacothèque de Paris

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Adriaen Thomasz Key (Anvers, c.1560-c.1591), Le Calvaire, Non datée, Huile sur bois, 126 x 100 cm, Collection Gerstenmaier © Photo : Collection Gerstenmaier

Au-delà des célèbres peintres que sont Pierre-Paul Rubens (1577-1640) et son élève Anthony Van Dyck (1589-1641), l’exposition qui a ouvert ses portes le 10 juillet à la Pinacothèque de Paris est l’occasion d’effectuer une visite plus large de la peinture flamande des XVI° et XVII° siècles.

Un parcours des plus agréables, et des plus accessibles aussi. 60 œuvres à peine, mais si bien choisies et si bien mises en valeur que l’œil est comblé. Les explications d’introduction générale et aux différentes sections sont claires et synthétiques, et l’approche thématique, bien articulée, permet de couvrir les différents genres abordés par les peintres à cette époque.

1. La peinture religieuse. Nous sommes en pays catholique : si les Pays-Bas du Nord, en grande partie protestants, ont obtenu leur indépendance en 1581, la partie sud (l’actuelle Belgique) est demeurée sous le contrôle de la couronne d’Espagne. Aussi, les thèmes religieux demeurent très présents. On s’émeut ainsi devant des vierges à l’enfant (dont celle dite de Cumberland de Rubens), des calvaires, comme celui d’Adriaen Thomasz Key, peint dans une palette lumineuse ou celui, beaucoup plus tragique de Victor Wolfvoet (1612-1652), des scènes de la vie de Jésus (remarquable Adoration des anges et des bergers de Martin de Vos (1532-1603) dont le traits des personnages sont rendus avec une délicatesse extrême).

2. La nature morte. On connaît le talent et le goût des « Nordiques » pour ce genre pictural. Ici, le choix est large : des plus petits formats jusqu’aux plus grands, des poissons et des oiseaux (Alexander Adriaenssen) jusqu’aux bouquets plus splendides que nature (Gaspar-Pieter Verbruggen l’Ancien et le Jeune), la sélection est somptueuse !

3. La mythologie. Après le Moyen-Age centré essentiellement sur les sujets religieux, la Renaissance voit resurgir un engouement pour la sagesse antique. Les artistes puisent leur inspiration dans les textes classiques, comme en témoigne la série de gravures maniéristes Thèmes mythologiques et allégoriques de Hendrick Goltzius (1558-1617), avec notamment Les Trois Grâces, les allégories des Quatre éléments, des Cinq sens, des Sept vertus cardinales

Pierre-Paul Rubens (Siegen, 1577-Anvers, 1640), Portrait de Philippe IV d’Espagne,  1632, gravure à l’eau-forte estampée sur papier vergé, 30 x 25 x 2 cm, Collection Gerstenmaier © Photo : Collection Gerstenmaier
Pierre-Paul Rubens (Siegen, 1577-Anvers, 1640), Portrait de Philippe IV d’Espagne,
1632, gravure à l’eau-forte estampée sur papier vergé, 30 x 25 x 2 cm, Collection Gerstenmaier © Photo : Collection Gerstenmaier

4. Le portrait, qui à cette époque devient un genre à part entière, d’abord pour les souverains (voir les portrait d’Isabelle de Bourbon et de Philippe IV d’Espagne par Rubens par exemple), puis plus généralement pour les hommes célèbres comme les artistes, les intellectuels et les hommes politiques. Parmi les premiers, citons les peintres français Simon Vouet, italien Orazio Gentileschi ou encore flamand Pieter Brueghel le Jeune, quelques uns de nombreux dessinés par Van Dyck dans sa série de gravures Vie des Hommes illustres du XVII° siècle.

5. Le paysage enfin, alors admis progressivement comme sujet du tableau. De Cornelis Huysmans (1648-1727), on admire le Paysage avec des figures classiques, où celles-ci semblent le prétexte à représenter les arbres et le ciel aux différentes lumières comme les véritables personnages. Et, signé Joost De Momper le Jeune et Jan Brueghel l’Ancien dit de Velours, on aime plus encore le vaste et reposant Paysage de montagne avec des mules.

Toutes les œuvres proviennent de la collection de Hans Rudolf Gerstenmaier, entrepreneur allemand qui a commencé à constituer ce fonds il y a quarante ans, aujourd’hui riche de deux cents peintures de différentes écoles européennes, avec une prédilection pour les œuvres flamandes. Cette sélection est exposées au public pour la première fois.

De Rubens à Van Dyck Les chefs d’œuvre flamands de la collection Gerstenmaier
Jusqu’au 4 octobre 2015
Pinacothèque de Paris
8 rue Vignon 75009 Paris
Ouverte tous les jours de 10h30 à 18h30
Nocturne les mercredis et les vendredis jusqu’à 20h30
Mardi 14 juillet 2015, la Pinacothèque de Paris est ouverte de 14h à 18h30.
Téléphone : 01 44 56 88 80

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Au temps de Klimt, la Sécession à Vienne. Pinacothèque de Paris

Gustav Klimt Judith 1901 Huile sur toile 84 x 42 cm  © Belvédère, Vienne
Gustav Klimt
Judith
1901
Huile sur toile
84 x 42 cm
© Belvédère, Vienne

Près de dix ans après l’exposition événement Klimt, Schiele, Moser, Kokoschka au Grand Palais, la Pinacothèque de Paris nous donne l’occasion de replonger dans l’aventure fascinante de la Sécession viennoise.

Si l’artiste majeur que fut Gustav Klimt (1862-1918) dans ce mouvement qu’il a co-fondé en 1897 est mis en avant à travers une vingtaine d’œuvres picturales, c’est toute l’histoire et les différentes facettes de la Sécession qui sont retracées ici.

Pas moins de 180 œuvres ont été réunies, pour l’essentiel venues du musée du Belvédère de Vienne (dont le conservateur Alfred Weidinger assure le commissariat), mais également de collections privées.

Les débuts de Klimt, fils d’orfèvre et élève de l’école des Beaux-Arts, qui reçoit très vite des commandes publiques, s’inscrivent dans le courant de la peinture d’histoire conformément au goût de l’époque. Mais le projet qu’il conçoit pour le grand hall de l’Université de Vienne, Philosophie, Justice et Jurisprudence, rencontre l’hostilité des commanditaires, heurtés par le naturalisme des scènes et des nus représentés. Le peintre se détourne alors définitivement de l’académisme et fonde la Sécession. Celle-ci se dote d’un lieu d’exposition, le Palais de la Sécession, sur le fronton duquel on peut lire sa devise : « A chaque époque son art, à chaque art, sa liberté ». Mais ce qui est haï à Vienne ne l’est pas forcément à Paris : lors de l’Exposition universelle de 1900, le projet de décor de Klimt pour l’Université de Vienne est récompensé de la médaille d’or…

De lui, on retient avant tout ses frappantes représentations de figures féminines, souvent ambiguës, entre femmes fatales et femmes fragiles, dont le pouvoir de séduction est vu comme un danger. Pile dans cette veine, la très sensuelle Judith, présentée à la Pinacothèque. Autre œuvre majeure du peintre viennois, la Frise Beethoven, reproduite ici à son échelle monumentale originale.

Pour autant, on ne saurait réduire la Sécession viennoise à Gustav Klimt. Les liens avec les artistes de l’Empire d’Autriche émigrés à Paris à la fin du XIX° sont ainsi soulignés, notamment à travers le Tchèque Alphons Mucha.

L’importance du développement des arts décoratifs, à partir de la création, en 1903, des Ateliers viennois par Josef Hoffmann et Koloman Moser est brillamment illustrée. Meubles (fauteuils et tables en particulier), bijoux (superbes broches dessinées par Hoffmann) et céramiques (très jolie série de statuettes blanches de Mickael Powolny) ponctuent le parcours, rappelant la volonté des artistes de la Sécession de mettre les arts décoratifs et les beaux arts sur un pied d’égalité.

Une très belle section est dédiée aux paysages, que ce soit en peinture, dans un style qui emprunte tour à tour ou tout à la fois au romantisme, au symbolisme et à l’impressionnisme (Mediz-Pelikan et Moser notamment), ou en photographie, avec les œuvres pictorialistes de Khün.

Heinrich Khün que l’on retrouve avec plaisir dans la salle suivante où sont exposés les portraits. Sous l’influence de la pensée psychanalytique élaborée par Freud, les artistes viennois ambitionnent de représenter la nature intime des êtres. Le résultat en est très émouvant, sans doute grâce à la façon très évocatrice qu’ont Klimt en peinture ou Khün en photographie de saisir la profondeur d’un regard ou le naturel de la posture d’un corps.

Héritage de la Sécession viennoise, l’expressionnisme clôt cette riche exposition à travers quelques œuvres de Moser, Kokoschka ou encore de Schiele. On mesure alors le chemin parcouru par les artistes à Vienne en une vingtaine d’années à peine…

 

 

Au temps de Kilmt, la Sécession à Vienne

Pinacothèque de Paris

8, rue Vignon – Paris 9°

M° lignes 8, 12 et 14

Jusqu’au 21 juin 2015

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L'art de l'amour au temps des Geishas à la Pinacothèque de Paris

l-art-de-l-amour-au-temps-des-geishas-les-chefs-d-oeuvre-interdits-de-l-art-japonais_xlOh, oh, oh, la Pinacothèque réchauffe les corps en ce début d’automne… Second volet de sa saison consacrée à l’Art et l’Erotisme en Orient, présentée en complément de la superbe exposition Kâma-Sûtra, spiritualité et érotisme dans l’art indien, L’art de l’amour au temps des Geishas réunit quelques 250 œuvres, essentiellement des gravures sur bois, mais aussi quelques objets du quotidien, pour évoquer la représentation érotique japonaise au temps de l’ère Edo (1603-1867).

Les estampes japonaises ont été découvertes en France après 1868, quand le Japon s’est ouvert à l’Occident. Pierre Loti et les Goncourt les ont évoquées dans leurs écrits, Samuel Bing et une foule d’artistes tels Monet les ont collectionnées et certains peintres y ont été sensibles dans l’élaboration de leurs propres œuvres. On pense à Manet, à Toulouse-Lautrec, mais aussi à Van Gogh (cf. l’exposition Van Gogh, Rêves de Japon présentée il y a deux ans à la même Pinacothèque).

Ces dernières années, l’art japonais a été abondamment montré à Paris, avec par exemple l’exposition Hiroshige, L’art du voyage, à la Pinacothèque toujours, Hokusai au Musée Guimet en 2008 ou encore la collection de Claude Monet au Musée Marmottan Monet encore avant. Pour autant, c’est la première fois que le genre est traité à travers le thème de l’érotisme. Autant dire que ces œuvres à ne pas mettre sous n’importe quels yeux…

L’exposition replace ces œuvres dans le contexte historique, culturel et social dans lequel elles ont été créées. A la période Edo, une nouvelle classe sociale émerge. Loin de la classe dirigeante guerrière des Samouraï pétrie de la rigueur morale du néo-confucianisme, cette nouvelle bourgeoisie (chônin), aisée et citadine, constituée de commerçants, médecins, enseignants et artistes, embrasse une vision hédoniste de la vie. Ces chône sont à l’origine du mouvement culturel ukiyo-e, littéralement « images du monde flottant », que le poète Asai Riyoi décrit ainsi en 1661 : « Vivre uniquement dans l’instant présent, se livrer tout entier à la contemplation de la lune, de la neige, de la fleur de cerisier et de la feuille d’érable, chanter, boire du saké, ressentir du plaisir rien qu’à ondoyer, ne pas se laisser abattre par la pauvreté et ne pas la laisser transparaître sur son visage, mais dériver comme une calebasse sur la rivière, c’est ce qui s’appelle ukiyo ».

Les artistes abordent cette conception à la fois esthétique et morale de la vie à travers la représentation d’un idéal de beauté féminin (les bijinga, « peintures de belles femmes ») et les estampes érotiques (les shunga, « images de printemps »).

L’exposition montre ces deux thèmes en réunissant un grand nombre d’artistes, parmi lesquels naturellement les plus célèbres que sont Utamaro, Hokusai et Hiroshige, mais aussi d’autres moins connus mais tout aussi séduisants, tels Utagawa Kunisada ou Katsukawa Shuncho.

Ainsi à l’étage, par où commence la visite, sont montrées des estampes de femmes se préparant à l’art de la séduction : on ne sait lesquelles on préfère tant elles sont raffinées et gracieuses, tant les compositions sont réussies et souvent carrément modernes, les détails soignés, le trait efficace et délicat, et les couleurs, tantôt sourdes, tantôt vives, enchanteresses. Habillées, ces geishas s’affairent avec une fausse ingénuité qui fait sourire; et l’on rêve aussi parfois devant dans des paysages empreints de poésie.

La suite de l’exposition est carrément crue et peut sembler répétitive (ce qui est inhérent à son sujet). Bien vue, la présentation d’objets du quotidien, témoignant d’un mode de vie luxueux et recherché, tels des kimonos et des éventails, de petites boîtes, notamment une très jolie en bois, peau de serpent, laque et poudre d’or (fin XVIII°-début XIX°), ou encore un nécessaire à pique-nique laqué avec compartiments à nourriture, coupelle… et bien sûr deux flacons pour le saké !

L’art de l’amour au temps des Geishas

Pinacothèque de Paris

28 place de la Madeleine – Paris 8°

Tous les jours de 10h30 à 18h30 sauf le mardi

Nocturnes les mercredis et les vendredis jusqu’à 20h30

25 décembre et 1er janvier de 14h à 18h30

Jusqu’au 15 février 2015

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Kâma-Sûtra, spiritualité et érotisme dans l'art indien

Jeune femme sur une table basse observant les ébats d'un couple de pigeons Jaipur (?), Rajasthan C. XIXe siècle Aquarelle sur papier 7,5 x 10,5 cm Collection privée, Bangalore / © Photo: Pinacothèque de Paris
Jeune femme sur une table basse observant les ébats d’un couple de pigeons – Jaipur (?), Rajasthan. XIXe siècle. Aquarelle sur papier, 7,5 x 10,5 cm. Collection privée, Bangalore / © Photo: Pinacothèque de Paris

C’est l’une des plus belles expositions parmi toutes celles organisées à la Pinacothèque jusqu’à présent. Avec elle se dégagent plus que jamais lignes fortes de ce lieu d’exposition parisien, à la fois très central géographiquement et un peu à part des institutions muséales plus anciennes. Ainsi, malgré la diversité de la programmation depuis son ouverture place de la Madeleine en 2007, on y retrouve régulièrement une grande aspiration vers les civilisations lointaines : Soldats de l’éternité, Or des Incas, Etrusques, Masques de Jade Mayas, et même Egypte ancienne avec l’avant-dernière exposition, consacrée au Mythe de Cléopâtre. Chaque fois, on aime cette volonté d’édification des foules que son directeur Marc Restellini – universitaire, et ça se voit – met en œuvre à travers des expositions didactiques.

Tel est particulièrement le cas de celle-ci, qui initie la grand public à la culture indienne, mystérieuse et envoûtante pour beaucoup d’Occidentaux, à travers l’un des textes majeurs de l’hindouisme médiéval qu’est le Kâma-Sûtra. Alka Pande, talentueuse commissaire de l’exposition, prend le visiteur en mains dès le début et ne le lâche pas jusqu’à la fin.

La parcours s’articule en huit sections qui permettent de découvrir ce qu’est en réalité le Kâma-Sûtra. A commencer par ce qu’il n’est pas : le plus célèbre traité de sexualité du monde. En tout cas pas seulement, car il est avant tout porteur de spiritualité et de philosophie de vie. Il est un grand poème, dont les vers édictent des principes, que l’art indien a très abondamment illustrés. Les quelques 300 œuvres présentées à la Pinacothèque en témoignent.

Surasundari (Beauté céleste) titillée par un petit animal 1100-1200 apr. J.-C. Pierre sculptée et polie / 65,5 x 38 x 40 cm Fondation caritative du Maharana du Mewar, Udaipur, Rajasthan, Inde Pictorial archives of the Maharanas of Mewar © Photo: Maharana of Mewar Charity Foundation, Udaipur, Rajasthan, India
Surasundari (Beauté céleste) titillée par un petit animal, 1100-1200 apr. J.-C. Pierre sculptée et polie / 65,5 x 38 x 40 cm. Fondation caritative du Maharana du Mewar, Udaipur, Rajasthan, Inde. Pictorial archives of the Maharanas of Mewar © Photo: Maharana of Mewar Charity Foundation, Udaipur, Rajasthan, India

L’introduction explique la place fondamentale de l’érotisme en Inde, lié à sa fonction rituelle, conception fort différente de celle développée en Occident. « Selon les textes anciens, il y a bien un ordre universel, dynamique, mais celui-ci n’est pas acquis ; l’élan créateur s’émousse dans la création et il faut donc l’alimenter sans cesse, l’animer ou le ranimer. Et le désir, spécialement le désir d’amour, et ce qui alimente et reproduit le monde. » (Michel Angot, L’art érotique hindou). Écrit par un brahmane au IV° siècle de notre ère, le Kâma-Sûtra livre des préceptes de vie destinés à la réalisation du troisième des quatre piliers de l’hindouisme, celui du kâma, qui est celui de l’âge mûr et permettra, plus tard, d’atteindre l’ultime étape de la vie, celle du salut (moksha).

Après une section consacrée à l’érotisme des principaux dieux et déesses, le parcours déroule, extraits à l’appui, les sept livres qui composent le Kâma-Sûtra : Méditations ; L’art de faire l’amour ; L’art de la cour et le mariage ; La conduite de l’épouse ; Séduire les femmes des autres ; La courtisane ; Les Aphrodisiaques et les charmes. Venues d’institutions et de collections privées internationales mais aussi françaises, les splendides sculptures, peintures et miniatures  de toutes époques font de ce voyage en Orient une découverte spirituelle et artistique aussi enchanteresse que passionnante.

Kâma-Sûtra, spiritualité et érotisme dans l’art indien

Pinacothèque de Paris

Pinacothèque 2, angle de la rue Vignon et de la rue de Sèze – Paris 9°

Métro Madeleine

TLJ sf le mar., de 10h30 à 18h30, nocturne les mer. et ven. jusqu’à 20h30

Entrée 13 € (TR 11 €) ou 14,5 € (TR 12,5 €) en coupe-file à commander sur le site

Jusqu’au 11 janvier 2015

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Les expos à Paris au mois d'août

1900_expositionQue voir à Paris au mois d’août ? La ville, bien sûr, un magnifique spectacle en soi ! Mais si on a envie de découvrir des expositions, les propositions ne manquent pas. Voici une petite sélection… pas eu le temps de les voir toutes, loin de là :

Paris 1900 au Petit Palais jusqu’au 17 août (vue, non chroniquée, mais tout à fait conseillée !)

Unedited History (Iran 1960-2014) au Musée d’art moderne de la Ville de Paris jusqu’au 24 août

L’Orient-express à l’Institut du Monde arabe jusqu’au 31 août

Le mythe Cléopâtre à la Pinacothèque de Paris jusqu’au 7 septembre

L’Envol du dragon – Art royal du Vietnam au Musée Guimet jusqu’au 15 septembre

Mapplethorpe-Rodin au Musée Rodin jusqu’au 21 septembre

Masques, mascarades et mascarons au Musée du Louvre jusqu’au 22 septembre

Martial Raysse au Centre Pompidou jusqu’au 22 septembre

Libération de Paris : août 1944, Le combat pour la liberté, à l’Hôtel de Ville jusqu’au 27 septembre

Les plages à Paris selon Daumier – Parisiens en Seine d’hier à aujourd’hui à la Maison de Balzac jusqu’au 28 septembre

Jean-Baptiste Carpeaux au Musée d’Orsay jusqu’au 30 septembre

Les années 1950 au Palais Galliera jusqu’au 2 novembre

Paris libéré, Paris photographié, Paris exposé au Musée Carnavalet jusqu’au 8 février 2015

Liste non exhaustive bien sûr…

Très bel été à tous, à Paris ou ailleurs !

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Le mythe Cléopâtre à la Pinacothèque de Paris

Portrait de Cléopâtre VII, Milieu du Ier siècle av. J.-C. Musée des antiquités, Turin
Portrait de Cléopâtre VII, Milieu du Ier siècle av. J.-C.
Musée des antiquités, Turin

Les calendriers des manifestations parisiennes sont parfois plutôt bien accordés.

Alors que les Galeries nationales du Grand Palais présentent jusqu’au 19 juillet une exposition consacrée à l’empereur romain Auguste, la Pinacothèque de Paris en organise une dédiée à la belle Cléopâtre. Elle est visible jusqu’au 7 septembre 2014.

Les deux sont en quelque sorte complémentaires, avec pour points communs César et Marc-Antoine.

César fut le premier des empereurs romains avec lesquels la reine d’Egypte s’associa, afin de sauvegarder l’indépendance de son pays. Elle donna à César un fils et, en -46, s’installa à Rome, dans sa villa du Trastevere. Elle y mena un train de vie luxueux et raffiné qui inspira une société romaine frappée d’Egyptomania.

L’assassinat de César en -44 prive Cléopâtre de son protecteur et elle retourne à Alexandrie. L’année suivante, Antoine, fidèle compagnon de César et Octavien, fils adoptif de ce dernier et futur Auguste, bien que rivaux, unissent leur force pour combattre Brutus et Cassius les assassins de César. Ils se partagent l’Empire : à Antoine l’Orient, à César l’Occident.

C’est ici que réapparaît Cléopâtre, qui en -41, devient la maîtresse d’Antoine. Tous deux partagent alors durant une année à Alexandrie une vie digne de celle des dieux : « la vie inimitable » ainsi que l’a désignée Plutarque. En dépit de bien des péripéties, cette histoire d’amour durera jusqu’à leur mort.

En -31 effet, la rivalité entre Antoine et Octavien trouve son dénouement dans la bataille d’Actium, avec la victoire de la flotte romaine dirigée par Agrippa sur celle d’Antoine et de Cléopâtre. L’année suivante, après l’entrée d’Octavien dans Alexandrie, Antoine se suicide. Quelques jours après, c’est au tour de Cléopâtre de se donner la mort, à l’âge de 39 ans.

Le mythe de Cléopâtre, alors déjà en marche, n’a cessé depuis de se perpétuer.

Pour aborder ce personnage fascinant, la Pinacothèque n’a pas fait les choses à moitié, réunissant pas moins de 350 pièces. Son exposition se déploie en deux parties.

La première présente de nombreuses œuvres archéologiques venue des grandes institutions italiennes (Musées du Vatican, Musée archéologique National de Naples, Musée des Antiquités de Turin…), mais aussi de la fondation Gandur pour l’Art en Suisse ou, plus proche de nous, de la Bibliothèque nationale de France. Des pièces appartenant au collectionneur Guy Weill Goudchaux sont présentées au public pour la première fois.

Manteau royal de Cléopâtre, rôle tenu par Elisabeth Taylor dans le film de Joseph Mankiewicz, Cléopâtre (1963). Tissu lamé de soie et d’or. (Collection Costumi d’Arte- Peruzzi- Rome).
Manteau royal de Cléopâtre, rôle tenu par Elisabeth Taylor dans le film de Joseph Mankiewicz, Cléopâtre (1963). Tissu lamé de soie et d’or. (Collection Costumi d’Arte- Peruzzi- Rome).

Statues et objets mobiliers de toutes sortes restituent l’histoire de la dernière Reine d’Egypte, Cléopâtre VII. Sont notamment rappelées l’origine grecque de la dynastie – les Ptotémée – à laquelle elle appartient, ainsi que la durée de son règne : 22 ans, après avoir accédé au trône à l’âge de 18 ans !

Les personnages romains évoqués plus haut sont également abondamment illustrés, mais la part la plus belle est faite naturellement à la culture égyptienne, avec des œuvres relatives aux cultes funéraires, aux cultes divins et aux arts, le tout à travers statues, statuettes, amulettes, vases, bijoux… tous plus splendides les uns que les autres.

Toute une séquence montre l’influence de la civilisation égyptienne sur la civilisation romaine : adoption de certains cultes comme celui d’Isis, reprise de motifs iconographiques traditionnels….

La seconde partie de l’exposition, plus courte, est consacrée à la représentation du mythe de Cléopâtre dans les arts visuels : peintures des XVI° au XIX° siècles illustrant son suicide, le sein mordu par un aspic ; décors de théâtre issus de la pièce de Shakespeare ; costumes de cinéma… Parmi ces derniers, on admirera notamment les robes portées par Elizabeth Taylor dans le film de Mankewicz en 1963 : du très grand art également !

 

Le mythe Cléopatre

Pinacothèque de Paris

Place de la Madeleine et rue Vignon – Paris 8° et 9°

TLJ de 10h30 à 18h30, nocturnes les mercredi et vendredi jusqu’à 21h

Entrée 12,50 euros, tarif réduit 10,50 euros

Jusqu’au 7 septembre 2014

 

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Les masques de jade mayas à la Pinacothèque

Masques de jade Mayas, PinacothèqueAprès l’or des Incas, la Pinacothèque de Paris poursuit son exploration des cultures pré-hispaniques, avec cette fois la découverte de la culture Maya et notamment ses fameux masques de jade.

Apparue aux alentours de -2000 ans en Amérique Centrale (au niveau des actuelles zones du Yucatan et du Chiapas au sud du Mexique, et du Honduras, du Salvador et du Guatemala), la civilisation Maya a connu son apogée à la période dite Classique, entre 250 et 900 de notre ère. L’essentiel des objets exposés proviennent de cette époque.

Le parcours est un ravissement tant sur le plan esthétique qu’historique. Masques, stèles, éléments de vaisselle, bijoux… permettent d’aborder les fonctions symboliques attribuées à ces objets et à travers elles le monde de croyance de cette brillante culture.

Autant chez les Incas, le divin était matérialisé à travers l’or, autant les Mayas attribuaient au jade le pouvoir sacré. Ces masques, découverts récemment au Mexique, faits de mosaïques de pierre verte à laquelle étaient ajoutés d’autres matériaux servaient à représenter les divinités, et notamment l’une des plus importantes du panthéon Maya, K’awill, le dieu du maïs garant de la continuité des cycles cosmiques. Lors des cérémonies rituelles, ils étaient portés par les dignitaires ainsi parés du pouvoir d’intercéder avec le divin. D’autres masques représentaient les visages des dirigeants mayas. Placés près de la dépouille, ils faisaient partie du "trousseau funéraire", avec colliers, bracelets, et autres ornements. L’exposition reconstitue des tombeaux, où l’on voit également, à côté du défunt, des récipients en céramiques, des vases tétrapodes, des petits tapis de coquillage… Tous ces éléments témoignaient de la transformation que les défunts subissaient lorsque leur essence spirituelle quittait leur dépouille mortelle.

Pinacothèque de Paris, MayasDes stèles en pierre permettent de découvrir la finesse et le style géométrique des sculptures, où règnes animal et végétal, comme sur les maques, se mêlent à l’humain. Les inscriptions révèlent la complexité et la beauté de leur système d’écriture, composé de glyphes plutôt circulaires. On trouve ces écrits sur des stèles de calcaire, mais aussi sur des objets funéraires, par exemple sur des hachettes de jade placées sous un pectoral et retrouvées dans une tombe sur le site de Calakmul.
L’utilisation des coquillages montre l’importance de l’océan pour les Mayas, qui avaient une vision tridimensionnelle du cosmos, céleste, souterrain et marin.
A côté des reliefs archéologiques (fabuleusement conservés et restaurés) la symbolique maya est décryptée : ainsi, les attributs du jaguar qui enrichissent la visage du défunt sur un masque renvoient à cette créature de la nuit censée accompagner le défunt et lui transmettre ses pouvoirs dans le monde souterrain, tandis que sur un autre, les crocs d’un reptile viennent figurer le serpent du souffle divin.
Passionnant !

Les masques de jade mayas
Pinacothèque de Paris
28, place de la Madeleine – 75008 Paris
TLJ de 10h30 à 18h30, jsq 21h les mer. et ven.
Le 1er mai, ouverture de 14h à 18h30
Entrée 10 €
Jusqu’au 10 juin 2012

Images :
Masque funéraire en mosaïque de jade, Tombe 1, structure VII, Calakmul, Campeche, Classique tardif, 660-750 apr. J.-C., Mosaïque de jade, Spondylus princeps, Pinctada mazatlanica et obsidienne grise, 36,7 x 23 x 8 cm Musée d’Architecture maya, Fuerte de la Soledad, Campeche © Photo: Martirene Alcántara/INAH
Stèle avec le relief d’un personnage qui porte le sceptre de K’awiil, Structure 1, Calakmul, Campeche, Classique Haut-relief de calcaire, 99 x 69 cm, Musée Fuerte de San Miguel, Campeche © Photo: Martirene Alcántara/INAH

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L'Or des Incas. Origines et mystères. Pinacothèque de Paris

L'or des Incas à la Pinacotheque de Paris, Ornement frontal

L’exceptionnel semble devenir la règle à la Pinacothèque de Paris. Après Les soldats de l’éternité en 2008, révélant au public français quelques uns des 7 000 soldats de terre cuite découverts dans la tombe du premier empereur de Chine, Marc Restellini, le directeur de la Pinacothèque présente depuis vendredi une exposition de plus de 250 œuvres issues de la civilisation Inca et de celles qui l’ont précédée.

Venue essentiellement de musées péruviens, mais aussi de plusieurs institutions européennes, cette sélection inédite en France vient nous rappeler que les Incas, s’ils demeurent le plus connu parmi les peuples pré-colombiens de la cordillère des Andes, ne dominèrent en réalité la région que durant le XV° siècle. Pendant 3 000 ans, et jusqu’à ce que les Conquistadors envahissent le "Pérou" au début du XVI° siècle, une dizaine de cultures différentes, nommées Sicán, Chimú, Mochica ou encore Huari s’étaient en effet succédées – avec toutefois une vision du monde et des traditions, notamment religieuses, communes.

Après une présentation des différentes civilisations (appelées "horizons") à travers une sélection de leurs pièces les plus remarquables, l’exposition aborde les grandes thématiques des Incas et de leurs prédécesseurs : la tradition métallurgique (dont les importantes richesses naturelles régionales ont permis le développement) et les rituels, avec l’apparat de cérémonie, la musique, les rites sacrificiels, la cosmogonie, les pratiques funéraires.

Les objets d’or, symbole du soleil, divinité suprême dans le panthéon Inca, mais aussi du pouvoir, puisque l’empereur était considéré comme fils du soleil, prennent de multiples formes pour un usage essentiellement rituel – l’approche économique de l’or était étrangère aux civilisations préhispaniques. S’étalent ainsi sous nos yeux couronnes, coiffes, masques, pectoraux, colliers, boucles d’oreilles, ornements nasaux (nariguera), gobelets, coupes… en or soudé, laminé, moulé, repoussé, découpé, gravé, embouti ou filigrané.
L’on découvre aussi des pièces d’argent – métal associé à la divinité lunaire Quilla – ainsi que des objets associant les deux métaux, ou encore en cuivre. Certains s’ornent de pierres précieuses ou semi-précieuses.

L'or de Incas, Pinacothèque de Paris, coupe cérémonielleMais l’art des cultures andines ne se réduit pas à l’orfèvrerie : elles ont tout autant exprimé leur savoir-faire et leur talent créatif dans la céramique, comme en témoignent ces superbes vases et ces bouteilles à anse, ventrues, parfois très sculptées et le plus souvent richement colorées. La diversité stylistique des civilisations y est particulièrement visible. L’iconographie et la sculpture vont du symbolisme et du géométrique aux motifs zoomorphes et anthropomorphes (souvent hybrides d’ailleurs) – voire narratifs – les plus étonnants.

Sont également à découvrir des pièces d’apparat ornées de plumes multicolores, des objets en bois, des bijoux en coquillage, des instruments de musique, tels les sonnailles, qui, cousues aux vêtements, émettent des tintements à chaque mouvement, le contenu du trousseau funéraire autour d’une momie… Autant d’œuvres qui passionnent par l’Histoire et les histoires qu’elles révèlent, enchantent par leur extraordinaire beauté et ne cessent de fasciner par leur part encore demeurée mystérieuse.

L’Or des Incas. Origines et mystères
Pinacothèque de Paris
28, place de la Madeleine – Paris 8ème
Jusqu’au 6 février 2011
TLJ de 10 h 30 à 18 h (fermeture des caisses à 17 h 15)
Samedi 25 décembre 2010 et samedi 1er janvier 2011, ouverture de 14 h à 18 h
Nocturne tous les mercredis jusqu’à 21 h (fermeture de la billetterie à 20 h 15)
Entrée 10 euros, tarif réduit 8 euros
Réservation en ligne sur le site (11,50 euros et réduit 9,50 euros)
Exposition réalisée en association avec Artematica et la Fondazione Brescia Musei

Rendez-vous :
– A l’occasion de sa première participation aux Journées du Patrimoine, la Pinacothèque ouvrira gratuitement ses portes aux jeunes de moins de 25 ans les 18 et 19 septembre
– Nouveauté : les visites guidées organisées tous les samedis, à 14 h et 16 h. D’une durée d’une heure trente, elles comptent 20 personnes maximum et coûtent 5 euros en plus de l’entrée (inscription à l’avance ou sur place)
– Mercredi 29 sept à 19 h : concert-récital de Javier Echecopar, guitariste péruvien de musique baroque (en partenariat avec la Fondation de l’Alliance Française)
– Mercredi 13 oct à 19 h : table-ronde avec des spécialistes de l’Institut Français d’Etudes Andines (avec la Fondation de l’Alliance Française)
– Mercredi 27 octobre à 19 h : table ronde sur le thème Sociétés pré-Incas, de Chavin aux Incas, entre unité et diversité (avec Connaissance des Arts).

A lire et à regarder, à offrir et à se faire offrir :
Le catalogue, où de grandes photos des objets exposés et leurs notices alternent avec des textes thématiques clairs écrits par des spécialistes de l’art pré-colombien, chercheurs, professeurs et directeurs de musées. Il reprend les trois grandes sections de l’exposition : L’histoire du Pérou ancien ; Le travail du métal et de l’or ou le beau dans le Pérou ancien ; Les rituels : le divin dans le quotidien.
(Editions de la Pinacothèque de Paris, 364 p., 45 €)

Images : Ornement Frontal, Culture Chimú (900-1470 apr. J.-C.), Intermédiaire récent, Or laminé/repoussé/embouti/incrusté 250 x 55 x 300 mm Musée Larco, Lima © Photo Joaquín Rubio Roach. Tête de félin orné de plumes, nez et bec d’oiseau. Deux singes dans la partie supérieure. Serpents bicéphales sur la partie inférieure (notice, Paloma Carcedo)
Coupe cérémonielle, Culture Chimú, Intermédiaire récent, bois, nacre sculpté/gravé/ pyrogravé/serti 399 x 167 x 165 Musée Larco, Lima © Photo Joaquín Rubio Roach. Décor de la coupe : frise de 9 panneaux gravés représentant un personnage (à longue queue et aux pieds terminés en tête d’oiseau) associé à des êtres zoomorphes (félin) et à un singe (notice, Luisa Maria Vetter)

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